lundi, novembre 26, 2007

comment dire...

à Moushin & Larami.




Y a des mots qui sont parfois bien durs à sortir, des parallèles évidents et pourtant des enchaînements d'idées qui ne se font pas, peut-être la faute au vin chaud qui embaume l'appart' et monte à la tête, sans doute parce que je suis trop dedans depuis deux semaines, à coup sûr parce qu'il n'y a pas de lien, alors que tout est si évident...

Ca se voulait au départ un texte hommage à la Commune de Peter Watkins que je viens enfin de voir (en deux jours, version DVD complète, 5 heures 45...), et blam la réalité qui me rattrape alors que je mets sur pause hier soir et vérifie Indymedia par principe.

Deux gosses de plus.

Combien de mort-e-s ?

Deux gosses de plus, du fait d'un accident de mini-moto percutant un véhicule de la police nationale de France. Ou l'inverse. Va pas falloir compter sur l'IGS pour faire la lumière. Un quartier qui commence à cramer.

A ce moment du film, c'est la joie des premiers jours suivant le 18 mars 1871. L'ivresse des crosses en l'air, l'ivresse du vin et de l'amour, et de l'espoir. Les chants, les débats, la vie. Et la danse sans laquelle aucune révolution ne sera la mienne. Danse, bordel. Danse.

Le sourire me quitte, forcément.

Allers-retours entre le DVD et internet pour me tenir au courant. Je suis à plein dans ce que dénonce si brillament le Watkins au sujet des médias et de la communication.

J'apprends que toutes les brigades anti-criminalité d'Île de France, ainsi que dix compagnies de CRS et de gendarmes mobiles ont été envoyées sur place pour mater une centaine de gosses ivres de rage, de vengeance et de deuil.

La banlieue et la Commune s'entremêlent, ça tourneboule dans mon crâne, je rappuie sur play, le lendemain Nanterre, la fac et les gosses, mardi sans doute à Saint Denis, la sortie foirée sur Versailles, novembre 2005 et la banque de France qui ne sera jamais prise. Et une foutue demoiselle qui me chatouille les méninges et les tripes. Kill my imagination, kill my president, kill kill kill....

Les femmes s'organisent pour secourir les blessés, on ne sait pas encore combien de commissariats ont cramé, sourire à la réception d'un mail attendu, la Commune vient de décreter la république universelle, c'était fin nul à la fac aujourd'hui, allez les gosses foutez le raffût, il prend le temps le Watkins, des débats, des silences, de l'exaltation, du péremptoire, et du rêve, les affrontements semblent avoir repris cette nuit à Villiers-le-Bel et s'étendre -selon les rumeurs- de Sarcelles à Cergy, "la Révolution, c'est vouloir le bonheur", vouloir danser, bordel de merde...

Ne pas chercher à faire se rejoindre les parallèles. La semaine sanglante, des gosses qui meurent ; se dire que seuls la danse, la rage et l'amour nous sauveront.




(OST : Riton la manivelle - Elle n'est pas morte)

2 commentaires:

Anonyme a dit…

merci pour ce pas.. ras l'aile... bises

ubifaciunt a dit…

schon wordspiel (cékommçakondi ?) ; t'as fait une analyse d'orientation lacanienne, toi ???