lundi, septembre 29, 2008

nach Berlin, fuck Berlin ! (vol. IV)

Le pape est à Paris, l'Huma à la Courneuve et je traîne toujours à F'Hain. J'en serais presque à regretter de ne pas être à la FA sur le révolutionnaire parcours Répu-Bastille-Nation. Non, je déconne. Iggy Pop l'an dernier à la Fête et ce soir Oï Polloï au Kopi. Choisis ton camp, camarade.

Ce soir c'est l'Américain de Milwaukee qui fait la bouffe. Américain de Milwaukee déjà ça fait trop Wayne's World. Vu la dégaine du gars, en plus, ça colle trop. Donc le-gars-que-je-sais-même-pas-son-nom-vu-que-ça-cause-toujours-autant-pas est censé être cuistot à Milwaukee et que sa spécialité c'est de faire de la bouffe végétalienne en faisant croire que c'est de la viande. Mais ça, je ne l'ai appris qu'après. Quatre saladiers et un bout de pain par personne. Un plat où on dirait du kebab, un où on dirait du fromage, un de sauce aussi rouge qu'un camion de pompiers peint par Van Gogh et un de salade. tu prends un peu de tout et tu mets dans le pain. Echaudé par la sauce orange de la veille, je ne me sers que dans trois saladiers. Et là, à côté de ce que je goûte, les poivrons farcis tofu-wasabi de la veille, c'était Bocuse Troisgros et Veyrat réunis. Qu'en fait, le gars, n'ayant pas d'huile de noix pour sa salade, a mis de l'huile et des noix. Que c'était pas du fromage mais du tofu mariné au piment. Quant à la fausse viande, j'ai préféré ne pas demander. D'ailleurs, c'est décidé, le gars, je ne lui parle plus. Je ne lui ai jamais parlé d'ailleurs et c'est une très bonne raison pour ne pas commencer.


Bah tiens, Milwaukee, puisqu'on en cause...


Concert d'Oï Polloï au Kopi, un des mythiques squatts berlinois sur la façade duquel trônent encore les banderoles de belles nuits d'émeutes européennes, from Gênes to Ungdomshuset. Lieu de malade, public looké comme c'est pas permis. Blam-blam-blam, pour la première fois, Berlin ressemble à quelque chose. Même si on se croirait revenu dans un clip du début des 90's. Comme si rien n'avait vraiment bougé. Mais bon, de la légende assumée, Paris vit bien dessus depuis 1789, alors hein. Bastardo, premier groupe assez furieusement rockab'. Du rockab' à l'allemande tout de même, bien chargé en disto et les doigts dans la prise. Je frétille. Et juste au moment où j' me dis que les gars ont bien assimilé leur Motörhead, blam, la reprise d'Ace of spades. Hu hu. Violente, über maîtrisée, 2 minutes dix de furie binaire. Cri de rage. Enfin. Bières.

Oï Polloï ensuite, qu'on s'était pas rendus compte que c'était eux, too many pils dans le bide. L'Allemand se lâche enfin un peu, ça commence à bouger, les ventres des buveurs de bière réduisent mon Lebensraum. Tant mieux. Enfin.

Back by bike à 3 heures du mat'. Last Sterni. Enfin.

























Ace of spades, en VO, puisqu'on en causait aussi...

nach Berlin, fuck Berlin ! (vol. III)

Troisième jour. Ciel gris. Passage à Kreuzberg. Endroit certes attachant. Merci les Turcs. Ca semble vivre un peu. En tout cas, toujours plus que dans les boutiques anars et antifas qui pullulent. Un crête rose mate un bouquin sur la RAF, un couple prépare un pochoir, un gars vend des t-shirts de Motörhead. Barrio antifascisto. Tant mieux pour lui. Les döner sont très bons. Tant mieux pour moi.

Passage par checkpoint (où est) Charlie. Pas encore pris une seule tof de la journée. Cette ville ne trouve même pas la force de m'énerver. Elle m'indiffère et m'ennuie. Au plus haut point.

Poivrons farcis au tofu-wasabi. "Put Berlin into the chaos" que c'était écrit sur la façade du Kopi. Berlin, je sais pas, mais mon estomac, oui. Repas silencieux, encore. De la musique forte, certes, mais aucune voix qui ne s'élève. Une bière bien fade, un plat bien bourratif, le repas est passé, les yeux dans le silence éternel de l'assiette.

CD de french hardcore à la fin du repas. Hip-hop et Mon Dragon. Pour la première fois depuis trois jours, on me pose une question. Pour la première fois depuis trois jours, on me pose une question.

"Was ist das ?
-Oh, they're friends... My Dragoon, yes, Mon Dragon, the biggest rock'n'roll band of all times...
- Das ist gut"

Première question qu'on me pose au bout de trois jours. Bande de cafards.

Concert prévu à Brünenstrasse dans la soirée. Le lieu est joli, ça parle toujours aussi peu, la bière est toujours aussi peu chère, il ne se passe toujours autant rien, joli endroit vraiment, jolies lumières, le concert de hip-hop prévu ne viendra jamais; une bière pour la route, la Fernsehturm montre le chemin que le vent contrarie. Retour à Rigaer. One last Sterni. Fuck diese Stadt. Mon Dragon à donf dans le MP3. Viande. Dormir. Viande.























Mon Dragon, Viande, das ist über gut !!!

dimanche, septembre 28, 2008

nach Berlin, fuck Berlin ! (vol. II)

Jeudi, je décide de me payer à pied la ballade royale dans la grösse Stadt. De Karl Marx Allee à Potsdamerplatz en passant par l'Alexanderplatz et la Brandburger Tor. L'Histoire, sur 13 kilomètres.

Et, là encore, la déception. Presque pas envie de prendre des tofs. Seul le mémorial pour les victimes de l'Holocauste trouve émotion et grâce à mes yeux. La Fernsehturm, toujours aussi impressionnante, commence à surjouer un peu. Alexplatz est sans doute ce que j'ai vu de plus hideux au monde. Les tilleuls d'Unter den Linden ne bucolisent plus depuis longtemps ; quant à la Brandburger Tor, ben le quadrige y pue de la gueule de viser autant le soleil caché sous les nuages. Et il ferait bien de prendre des cours avec Icare pour avoir un peu plus la classe. Potsdamer dégueule l'ode au fric de tous les côtés. Mieux vaut retourner à F'Hain et à son spectacle de la contestation.

Boxhagener Platz, rectangle parfait, squatts, bars et pelouse au milieu. Mères et enfants, zonards qui grattouillent et tapouillent guitares et djembés, punks qui lisent en prenant l'air. Et partout l'apéro à la Sterni, qui est à cette ville ce que la Jupiler est à la Wallonie (soupir). Le côté décadent ne choque personne et fait partie du décor. La ville qui croit être à l'avant-garde alors qu'elle est, comme toutes les autres, bouffée par les clichés. Et qu'il ne suffit pas d'avoir douze tatouages et deux fois plus de piercings pour pouvoir se targuer de changer le monde. Je deviens vieux et con. A Berlin. A 30 ans. C'est la classe.

Retour à Rigaer avec une caisse de Sterni. La nuit tombe tôt, le froid aussi. On bouffe. Et là, c'est le drame. Blam-blam-blam. Les Allemands mangent pour ne plus avoir faim et vraiment pas pour manger. Silence ahurissant pendant le repas. Drôle de ville.

Take your time, Ubi, peut-être est-ce une de ces villes qui ne se découvrent pas subitement, comme ces putes de la Méditerranée ou de la Mer du Nord. J'en doute. Une dernière Sterni. Au pieu. Je doute.




un peu de déconstruction, semblerait-il (la seule que j'ai vue, cela dit)




hu hu, antimilitarisme allemand toussa




pffff, fuckin' Tor, pas agressif comme lieu




le mémorial, en revanche...




...c'est vraiment un très joli endroit






la Tranche de vie Bérangère reprise par le Hubert-Félix envoie foutrement plus qu'une ville dont je cherche la dérive. Let's go to Saint-Martin !!!

vendredi, septembre 26, 2008

nach Berlin, fuck Berlin ! (vol. I)

Ca avait commencé chelou. Réveil dans le train de nuit, l'aube qui se lève au travers des vitres sur les éoliennes de la plaine allemande, c'est quand même autrement moins classe qu'une aurore à Delphes. Ne pas comparer. Il n'empêche.

Arrivée à la gare. Froide. Carrée. Le blam-blam-blam de la rigueur qui balance ses premières rafales de Stuka. J'aurais espéré le chaos de la déconstruction, le chantier permanent dans un méga-méta bordel urbain. Rues, avenues, immenses, carrés, rectangles, carrefours. Blam-blam-blam.

Archétype de l'Europe policée jusque dans sa contestation, prévisible, où rien ne choque personne, où des punks à vélo s'arrêtent au feu rouge, où le spectacle de la lutte fait partie du spectacle global, où tout est aussi fluide que la circulation qui tranquillement se régule.

Berlin, c'est Bruxelles sans humour, Londres sans anglais et Paris sans histoire.

Manif l'aprème. Le Schwarz Bloc se met devant, il gonfle les muscles, les keufs aussi. Ca filme des deux côtés, de l'un pour discerner les éventuels fauteurs de trouble, de l'autre pour prouver les éventuelles dérives policières. Heureux temps de la communication où la bataille des images a remplacé celle des idées et des corps.

500 personnes parviennent à contourner les keufs. C'est bien. L'événement fait la une du Berliner Zeitung du lendemain. C'est dire. Pendant ce temps, j'avais préféré aller chercher des bières et un dürüm. No comment.

Soirée dans le bar d'un des innombrables squatts. On me vante de tous côtés les charmes de la ville.On verra demain. Blam-blam-blam. En attendant, schlaffen.




Une idyllique scène de convivialité teutonne qu'on nous montre dans le train



Ce voyage s'annonce sous des hospices gastronomiques très sûrs (oui, la faute d'orthographe est voulue et fait écho à celle de la carte -cette ruse-)



quelque part dans l'antifa-Friedrichshain zone



toujours quelque part dans F'Hain (rien à voir avec le parti du Borgne)



inside the Schwarz Bloc montant à l'assaut, oh oh...





les Guérilla Poubelle ont très bien tout compris, je crois, à cette capitale allemande

mardi, septembre 09, 2008

nach Berlin !




Ubi combat ses vieux démons teutoniques (ahhhh, Quatorze, quatre ans, grosse Krieg).

Ubi part à Berlin, en train de nuit, le baladeur mp3 rempli de cold wave en masse.

Ubi pense méditer sur les processus de construction/déconstruction d'une ville en essayant de mâchouiller une Currywurst à Kreuzberg.

Ubi lomographiera à gogo avec son Holga.

Ubi va dans un squatt avec cinquante punks-à-chien pendant trois semaines.

Ubi essaiera de ne pas prendre un air condescendant en parlant de la deuxième guerre mondiale et du Reich promis de mille ans.

Ubi vous racontera, les z'aminches...





Let's go avec Kid Creole pour mettre en joie le vélo au matin dans Berlin Est

the Avalanches pour les façades staliniennes et les couloirs du U-Bahn

Klaus Nomi pour tout le temps

Slow Motion pour le retour du club electro-dark-wave à 4 heures du mat'





Vielen Danke für Noisette kamarade qui permet toussa...

vendredi, septembre 05, 2008

con se le dise...



Somewhere in Nancy, Philippe Seguin est une porno star...

jeudi, septembre 04, 2008

SVB PERICLYMENOS SIGNI...






Ca sent le bilan et les chèvrefeuilles. 30 ans en ce bas-monde, se retourner (ou pas), voir tout ce qu'on a foiré (ou pas) et l'intégrité qu'on a réussi à conserver (ou pas).

Ca sent le Lagavulin-16-ans-d-âge et la tarte aux pommes, les bougies soufflées sur un voeu qui puisse-t-il ne pas rester qu'un voeu, les belles nuits de Ramadan en bas à Montreuil et la chouille de ce ouikend en espérant que tout le monde vienne.

Ca sent les petites morts du quotidien, les rides et les cheveux blancs qui guettent, ça sent Berlin comme cadeau du trentenaire et les trois semaines de silence qui vont suivre, ça sent l'oubli et le désir.

Il y a moins de deux jours, c'était Verdun, la terre qui porte encore la trace de la tranchée et des obus, de la haine. Il y a deux jours, c'étaient les cimetières de la Marne et de la Meuse, alignés comme des fantassins avant l'heure qui ne sonnerait même pas le trentième anniversaire.

Et tout est relatif.

Ma petite mort.

Bullshit.

A 30 ans.

Et la leur.








Le bilan des Neg' Marron, aussi...