vendredi, février 08, 2008

le voyage en Grèce, bonus tracks

Ce qui se tramait à Athènes vers octobre 2007.



Et puis la danse. Parce que sinon on est tous morts. Je leur raconte l’histoire du vieux Croate à Split expliquant au Dadu que la Yougoslavie est morte quand les gens ont arrêté de danser. Qu’on ne danse plus trop, non plus, à Paris. Et que la cold wave grecque commence à me prendre aux tripes et à me chatouiller les rangers. Deux heures d’oubli du monde, à juste ressentir et à traduire en mouvements. Cet honneur que je veux faire au pays qui m’accueille. Danser pour lui. Danser avec ces gens que j’aime. Jusqu’au bout de cette nuit.

Trois notes qui arrivent. Un murmure traverse le club. La piste est d’un coup bondée. Je demande à D. ce qu’il se passe, elle m’explique que c’est un gros tube grec underground de 1984. Daxi. Début un peu pourri pourtant, intro digne d’un slow foireux, voix qui se cherche. Et ça arrive. Nappe de violons au synthé, le mec, ou la meuf, qui chante rentre dans une sorte de vertige, la basse est monstrueuse. Refrain. Ça monte et submerge d’émotion. Puis l’apocalypse. I love you, I love you, martelé une bonne dizaine de fois, I love you qui me déchire les tripes. Une chanson de saccage et d’amour, de crépuscule et d’aurore, d’intime universel. Ça doit durer six, sept minutes, je ne sais pas, ça n’en finit plus de ne plus finir, besoin que ça s’arrête pour respirer et tellement pas envie pourtant. I love you, I love you. Être sur le gouffre, regarder au fond avec joie, se vautrer dans l’infini, et jouir, encore une dernière fois.


Band of holy joy - Fishwives



Nos amis grec-que-s n'ont presque pas eu de punk dans les 80's, mais de la new wave, politisée à donf', avec parfois des genres de Cure sous amphét'.


Headleaders - Her ways are cold



Un rebetiko, beau à pleurer, zik qui nait dans les ports et les zones z'interlopes à la fin du XIXème, comme le fado et le tango, blues de mélancolie et d'exil.





Une des chansons de la Fin pour finir. Quand tout se finira dans le sang et les cendres, que les corps pendront à des crocs de boucher rouillés au fond de quelque usine désaffectée, quand il n'y aura plus rien à espérer et que tout sera bon pour que le Chaos règne enfin. Un truc qui s'écoute fort, la nuit, avec l'orage à la fenêtre et que même le camarade Wagner peut aller se coucher...


Slow motion - die Siele

4 commentaires:

Anonyme a dit…

hey! j'adore les Headleaders la! :)

el rubab a dit…

ouuuuuuhhhhhh...... qu'il est bon ton rebetiko...
plus çà avance, et plus je me dis que les chansons mélancoliques et nostalgiques sont finalement les seules à ne jamais m'avoir quitté depuis mon enfance. je peux les retrouver dans chaque style, y'a que la forme qui change, elles me suivent (et surtout, qu'elles continuent!)

Dadu Jones a dit…

Headleaders, Slow Motion.

Duo d'enfer.

De la mort qui tue.

Des Gaulois en braies.

ubifaciunt a dit…

@ grandk : vi, nickel pour te foutre la patate pour la douche du matin ou pour que les gens se trémoussaillent en chouille

@ rubab : que c'est pas le mien hélas, mais qu'il dégomme tout, que tu sens les Balkans l'Est et tout le reste et la grand mère tzigane qu'on rêve tous d'avoir...

@ dadu : Back from the dead, qu'il chantait le Pete D.... ;-) et quoi, t'as pas kiffé Band of holy joy ? (ahhh Slow motion à Bxl à donf' avec Gonz et Niétro dans la caisse...)