jeudi, septembre 20, 2007

de l'inconvénient d'etre né

Verviers, Belgique, l'an dernier, presque jour pour jour. Je découvre la "banlieue" belge à l'approche des élections municipales, alors que je vis un des plus fabuleux mois d'amour de ma vie.

Choc de culture, les voisins n'hésitent pas à trimballer sur leurs bagnoles les affiches des candidats qu'ils soutiennent. Ou à afficher les portraits d'iceux à leurs fenêtres ou dans leurs jardins. (J'imagine même pas le gusse qui laisse une affiche de Sarko au rez de chaussée à Montreuil ou la trombine au Facteur à Brégançon...).

Et donc Verviers, vingt bornes de Liège, ancienne cité de la laine, comme tant d'autres n'ayant pas trop chopé le bon wagonnet de la reconversion industrielle. La Wallonie dans toute sa merveille, friteries, bières, humour à tomber par terre, bières, surréalisme prononcé, frites, bières.

Verviers où coule la Vesdre, rivière prenant sa source dans les Hautes-Fagnes, et se jetant dans l'Ourthe qui elle-même se jette dans la Meuse. L'eau des Hautes-Fagnes est naturellement pauvre en minéraux, donc idéale pour laver les laines, ce qui a favorisé l'implantation des industries susdites. Fin de la minute culturelle.

Usine désaffectée dans ce quartier de pauvres. Chemin de halage le long de la rivière. Et des tags, partout. Le genre de truc inconcevable en France, des résurgences nazillardes qui ne tiendraient pas plus de dix minutes sur un quelconque mur du pays. Mais ici, sans doute au même titre que la liberté d'expression évoquée plus haut, ça ne semble pas trop gêner, les odes au Moustachu et les déclarations d'amour à la Haine.

Sauf que, des fois, même le Pire peut faire hurler de rire, surtout dans un pays comme celui-là. Quand un abruti sans cervelle (comme tout bon nazillon) se met en tête de reprendre l'historique hommage hitlérien sans connaître la langue de Stefan Zweig, ça donne un truc exceptionnel. Où le taggueur essaie peut-être de rendre un hommage à la musique qui lui fait mal aux oreilles. Où le lapsus fait sens comme rarement. Où l'inculture et la bêtise montrent enfin leur vrai visage.





(OST : Marlene Dietrich - Sag' mir, wo die Blumen sind)

6 commentaires:

Anonyme a dit…

Ahah! :D la lose!

Anonyme a dit…

Ah bon ? ça peut être un 2ème tagueur facétieux qui se fout de la gueule du premier, et rajoute Aïe. Non ?

ubifaciunt a dit…

@grandk : oui oui, chuis fan aussi

@hell : ben je crois pas, déjà au niveau graphologique, les "i" et les "e" se ressemblent trop, et je crois surtout que l'abruti ne savait pas comment écrire "sieg heil"... (brrre, ça fait mal d'écrire ces mots-là)

el rubab a dit…

Cà fait tellement mal qu'on comprend mieux pourquoi il l'a écrit comme çà ...

ubifaciunt a dit…

tiens, dis, companero, ça veut dire quoi "el rubab" au juste ?

el rubab a dit…

C'est une façon codée de dire "le barbu" (oups je me suis grillé!)
En fait c'est une référence à un fantastique instrument afghan dont je ne saurais que trop te conseiller l'écoute, celui-là même "qui enseigne les secrets du coeur" dixit Roumi.
Par contre le code dans Ubifaciunt, j'avoue il est pas évident... j'en perds mon latin!