dimanche, janvier 06, 2008

la Commune bande encore, crénom de Dieu !

Une bien belle Zone d'Autonomie Temporaire, que c'était, hier soir.

Le lendemain, 16 heures, j'ouvre la 8.6 rescapée du fond du sac pour retrouver un peu le goût de ces douze heures de folie.

A la base, ça devait être une projection de la Commune de Watkins en version longue et un concert ensuite. Seulement voilà, j'avais déjà vu les 5 heures 45 watkinsiennes et je connais Droit Dans l'Mur par coeur. Moralité, je venais juste là pour les potes-se-s. D'autant plus que l'ami Dadu était de la partie, exilé de sa lointaine Lorraine, et que la Flo, le Jérôme et le Thib aussi, exilés de Paris pour Ménilmontant. Et les autres.

Expo des gens de Regarde à vue, collectif montreuillois, tofs en noir et blanc de 2 mètres sur 1 collées à l'arrach sur les murs du squatt. Gênes, Londres (calling), Paris et l'éternel CPE, Berlin. Et ces gueules de gosses qui sont les mêmes tout ça...

Arrivée des gens, peu à peu, on squatte dehors en buvant force bières, la barricade est construite en prévision du concert, un coup de fil du boulot m'apprend qu'un gosse qui s'était fait perquisitionner et embarquer chez lui par les stups a été relaché pour vice de procédure (ha ha ha, trop graves les keufs...), un coup de fil de Toulouse me confirme que je suis le plus heureux des hommes, et pour le reste, je laisse le Dadu raconter, le Dadu foutrement lucide bien que complètement cuit à 3 heures du mat' quand il écrit ces mots :

"Entrée à la Miroit’, pénitence à genoux à mater des bouts de l’excellente et surréaliste mais utile La Commune de Watkins, et on se retrouve à boire des bières sous le néant de la pluie sur Paris. Classique. Mais j’en viens au gros morcif de la soirée. Droit Dans L’Mur.

Tu sais, moi, les cuivres, même si la fille dont j’ai été amoureux fût un temps, mais marquante à vie, jusqu’à ce que je serai en maison de retraite stupide et inhumaine si mes enfants que je n'aurai jamais me la payent (exercice de conjugaison en vue…) est saxophoniste, moi, les fanfares, c’est pas mon truc. Comme eul’ ska, ça me cause moyen. T’vois, genre la bande de couniards relous qui croient qu’ils sont les Fils De Teuhpu en mieux (ça se peut assez tranquillement, remarque, sur la démarche au moins), bref, pas ma tasse de thé.

Ah mais ouais, mais je ne serais pas sur le Mac d’Ubi (tandis que ce dernier dort scandaleusement) si je n’avais pas été enchanté de ma soirée.

Bref, Droit Dans L’Mur assure la fanfare punk la plus spontanée que je connaisse et me file sous la plante des pieds des boutons bien chiants qui m’obligent à faire le skankeur comic super hero. Ajoute un peu à ça une reprise à vue de nez de Ludwig von 88 (parce que Ludwig, c’est inégalable), ajoute à ça ce genre de pogo que j’aime, collectif, donc bien, celui qui se demande qui est le voisin et prend le temps de sourire avec lui, ajoute à ça ce groupe qui se reprend lui-même à répétition sans scrupules, alors même que l’original n’est pas d’eux (aaaaah…. Carnivore… encore… encore… on ne s’en lasse pas, les images du clip en tête), un sacré putain de putain de bon moment redondant comme on en aimerait plus. Si les JT étaient redondants comme ça, on y reviendrait généreusement, ce qui, en l'état de la presse écrite ou télédiffusée française, hors certaines rares et peu diffusées rédactions -CQFD-, n'est pas ton cas, j'espère... Bref, un concert très humain, avec de touchantes et nécessaires approximations, un truc qui te cause au cœur, ce désir de faire du bien aux gens.

Après, Droit Dans L’Mur sont de sales tricheurs : les cuivres. C'est pas de la soul, non, même si la soul et ses cuivres déchirent une quantité d'anus appréciable. Néanmoins, de près, dans une salle comme la Miroiterie, tu ne peux pas lutter avec la force du vent. Tu vois… quand tu dois éviter avec adresse les largesses matérielles du trombone tandis que des monceaux efficaces de gens en sueur te pogotent gentiment dans le dos, bah vient un temps où tu ressens physiquement la musique, du coup. Enfin, pour être plus exact, tu tentes de ne pas la recevoir en travers de ta gueule. Bon, bah ça, par exemple, c’est un concert, avec les guests qui s’improvisent tout seuls au micro ou ailleurs, en ayant conscience de l’aspect autant génial qu'éventuellement relou de la chose, n’empêche que c’est ça, un vrai concert (hommage au crétin outré qui avait tenté de chourer le clavier de la Bolchevita sur Refuse/Resist à la MJC Bazin à Nancy).

Après viennent aussi les facteurs pas objectifs. Autant la Raïa m'a explosé à la gueule la plus belle et la plus touchante saxophoniste du monde, autant Droit Dans L’Mur m’a fleuri dans la tête la plus belle et la plus touchante tromboniste du monde, aux yeux sentant la noyade. Et j’aime spontanément tout musicien-ne qui, comme elle, ferment les yeux longtemps quand ils jouent, quand ils soufflent. Ils sont là pour toi comme pour eux. Et s’ils ne sont pas là pour eux, yeux clos, ils ne peuvent bien l’être pour toi. Et réciproquement, comme écrivait à foison l’ami Pierre D. Et en plus, elle gueule comme un vrai viking dont un copain me maintient que j’ai des gênes. J'dois avoir un truc interne que je m'explique pas avec les filles qui soufflent dans du cuivre et gueulent, dans les deux cas, comme des vikings...

C’est une forme d’hommage à la con.

Droit Dans L’Mur, du ska fanfare (avec de très très bons passages de chant au mégaphone fort punk juste comme j’aime) qui va bien. Ce n’est pas tant la musique que la démarche qui touche au cœur. Chapeau m’sieurs dames. C’était une gageure que de me faire suer sur ce style de zique.
Je suppose, commentaires internes à l'appui, qu'ils se sont trouvé moyens... moi je dis qu'on s'en branle, y'avait d'la vie, bordel, et globalement, c'est ce qui compte. Merci pour tout !

Sinon retour assez ivres à pied jusque Montreuil avec Ubi et Thibautcho, passage devant le Saint Sauveur, le bar assez inutile des gens de la secte, qui fête son anniv’ (bon bah ok…) et utilisation à outrance sur des affiches/murs non loin du feutre bien cool que Frads le Bon a oublié un jour à la maison à Nancy et qui ne quitte plus mon sac depuis. Ah bah tiens encore un hommage, hop… chants stériles de révoltes passées/actuelles dans la rue humide, paroles alcooliques, et arrivée à Montreuil, et pouf, moi devant ce clavier."


Et une belle moisson de jolies tofs...



























les tofs du Thib sont visibles par ici :
http://thibautcho.free.fr/CCXVI/



(OST : Riton la Manivelle - le Chant des ouvriers)

Aucun commentaire: