vendredi, octobre 12, 2007

du sang sur les murs



Yeahhh, bloody rock'n'roll terror party show, tremblez braves gens, le deuxième album des monstrueux Bimbo Killers vient de sortir avec son bouquin (de 240 pages !) attenant pour la modique somme de 15 dollars.

Pas le temps hélas, de faire une chronique. Mais que des stars ont gratifié de leurs crayons cet objet vertigineux et époustouflant : la Cha, le Mordoc, le Buck, le Yan HxC, le Melvin, le Ekkeh, le Dadu, le BJ, le Pierre Bunk, le Akecheta, tout ça et des autres sous la houlette du démesuré Pierrick Starsky. Et le skeud est terrible.

"L'amour est un miroir brisé, j' réfléchis trop, lui(s) pas assez."

Avec deux textes du Ubi en prime (dont un avec des tofs du Thib' -non crédité- oupsssss...), un vieux toujours d'actualité retravaillé pour l'okkaze.






« Nul ne doit faire semblant d’être vivant.
Il ne s’agit pas de faire semblant. Le nombre
des blessés n’a pas été fixé d’avance. L’épilogue
n’a pas encore été écrit. Il n’y a pas d’épilogue… »



Je suis le 22 avril 2007.

Je ne fais pas semblant. Je suis bientôt mort. Je suis ailleurs.

Ici, les mots sont ma seule arme.

Je suis celui qui tue, les freluchettes qui se prennent pour des stars, l'ex et le futur et le présent président de la prétendue république, ceux qui croient faire de la musique à grand renfort de nihilisme, Debord et tou-te-s les suicidé-e-s, de Sénèque au VanGogh killed by society, et les Bimbos, et les Killers.

Je suis racaille sur la grande dalle d'Argenteuil, et nique sa mère l'intégration.

Je suis sans-papiers rue Rampal, étranger de ma propre ville, méconnaissable, le reflet du miroir ne me ressemble pas, moi, sans-papiers de l’intérieur.

Je suis la peste et le choléra, le hasard et la nécessité, l’aurore et le crépuscule.

Je suis marin du Pascal Paoli sous l’œil lubrique de TF1 et du GIGN.

Je suis les feux de joie de novembre 2005.

Je suis italien venant faire le siège de la Sorbonne, je suis -fils de communard- le Paris debout qui se réveille.

Je suis les barricades d’Ungdomshuset et les miroirs d’Oaxaca.

Je fracasse les vitrines de l'UMP et des autres à Avignon et ailleurs, je suis dehors, je suis au trou.

Je suis la gare du Nord et les sept heures qui s’en suivent.

Je suis ailleurs, je suis la suite que j’ignore, la rage qui couve, la marmite qui explose.

Je suis la France, l’Anti-France, je suis le peuple, je suis ailleurs, je suis au monde.

Je suis le 6 mai 2007, je ne vote pas, je suis cette voix de révolte qui jamais ne s’éteint, corps qui se réchauffe à celui de mes frères, cœur qui gonfle, je suis les armes qui se cachent, je suis le sang impur, le bataillon de l’ombre.

Je ne fais pas semblant. Je suis bientôt mort. Je suis ailleurs.



« … Il n’y a pas d’épilogue. Personne n’est
tenu de faire semblant. Je représente ce que
je suis et rien de plus. Je ne cherche pas à
représenter un état différent de celui où je suis,
ici, à cet instant. »

Peter HANDKE, Outrage au public




  • et ça se trouve par là...


  • Gloire à Stéphanie Cotine, Go Ray, Pierrick Starsky et Ted Alonzo !

    4 commentaires:

    Anonyme a dit…

    pas besoin de me crediter mes photos ... tout le monde les connais ahahah ( plus serieusement celle là elle a bien tourné :) )

    ubifaciunt a dit…

    j' te montrerai le bouquin, xxx...

    el rubab a dit…

    bravo Ubi (une fois de plus on s'y croirait); par contre le texte entre guillemets au tout début il est de qui, peter handke également?

    ubifaciunt a dit…

    ouaip', tout du Handke, citation coupée en deux et texte inclus (in "Outrage au public"), à lire le camarade Handke !!!!