samedi, août 04, 2007

on meurt beaucoup ces derniers temps...


« Il n’y a plus moyen de discerner entre guerre mondiale et guerre civile dès l’instant où il n’y a plus qu’un seul monde. »

Pascal QUIGNARD, Les Ombres errantes.




Un môme de 25 ans, mort on ne sait encore comment ni pourquoi dans un fourgon de la police nationale de France.

Un môme de 14 ans, mort écrasé par une voiture de la police nationale de France.

Marseille qui veut pleurer, Belleville qui veut savoir.

Des appels au calme, la presse qui étouffe, la justice qui attend, et partout, la rage.

La vie qui est plus forte, la vie qui veut hurler ; la rage, par-delà le bien et le mal.

La police nationale de France convoque des libraires qui ont affiché des informations relatives aux agissements de cette même police nationale.

Les villes, les sirènes, les banlieues, les sirènes, les gares, les métros, les rues, et toujours les sirènes.

Un rassemblement de soutien pour le môme de 25 ans mort on ne sait encore comment ni pourquoi dans un fourgon de la police nationale de France.

Un début de manif sauvage, pour expier, pour se venger, pour enrager.

Les voitures de la police nationale de France sont cherchées, trouvées, violemment fracassées, à coups de cagettes, de pierres, de barres de fer, de parpaings.

Des flics qui sont sans doute aussi chauds qu’ils se chient dessus.

Les habitants, les commerçants, les passants se marrent, complices, comprennent, mieux que quiconque, encouragent, du sourire ou de l’œil.

Ménil’ on fire, les bobos d’Oberkampf mangent, boivent, draguent, ils n’en sauront probablement rien. La rage les a quittés depuis si longtemps.

Soixante enfants à peine ont attaqué un soir la police nationale de France, l’ont mise en échec, l’ont effrayée ; la peur change parfois de camp.

Une dépêche Reuters signale dans la nuit « trois blessés légers chez les forces de l’ordre », elle ne signale pas les autres, tou-te-s les mort-e-s pour rien.

Les flics rôdent cette nuit, le flashball à la main au cas où, les sirènes dans les rues au cas où, les contrôles au faciès au cas où, et la censure qui m’empêche de parler des humiliations, des tabassages, bavures, à Belleville ou ailleurs, au cas où…

Makomé, Bouna, Zied, Nelson, Lamine et tou-te-s les autres.

Plaies ouvertes frottées au sel de nos silences.





sur le décès de Lamine :
http://paris.indymedia.org/article.php3?id_article=83216

sur les librairies inquiétées :
http://paris.indymedia.org/article.php3?id_article=83548
http://paris.indymedia.org/article.php3?id_article=83592

sur la manif du 6 juillet 2007 :
http://paris.indymedia.org/article.php3?id_article=83621


(merci à Nico pour la deuxième tof
OST : Keny Arkana - la Rage du peuple)

Aucun commentaire: