lundi, août 06, 2007

notes pour une semaine à la Khaima



ACTE I :

Salut-à-toi-Roger-des-Prés.

Les chèvres, l'âne, la tente et le thé à la menthe. Le bordel.

Tout commence à 22 heures, (la nuit qui tombe).

Hésitations sur le film : Mean Streets de programmé, opposition des gosses qui ne veulent que leurs daronnes voient ça, pourparlers, Les Choristes traînent malheureusement... Scorcese et De Niro passeront à 1 heure du mat', une fois les mères couchées.

Le spectacle de théâtre prévu sur Khaled Kelkal demain soir ne pose pas de problème ; le ciné est-il plus gênant ? distanciation, catharsis, spec(tac)ulaire ?










ACTE II :

Salut-à-toi-Roger-des Prés.

Lettre d'E. reçue de Grèce aujourd'hui ; elle me parle en silence et à demi-mot de la Méditerrannée, des oliviers, de la naissance de la démocratie. En pied de tour à Nanterre (pas mes rêves !), tout ce bordel qui me fait être algérien, grec, romain, sévillan. Toujours le thé, les femmes qui parlent, les gosses qui rient, tout ce qui se passe sur la place publique, la "cité" qui n'a jamais aussi bien porté son nom. 2500 ans d'histoire pour en arriver là (cf Perez-Reverte in le "Cimetière des bateaux sans nom"). Une idée de l'éternité.

16 heures, "les Cafards" de Mon Dragon résonnent à fond, puis l'Amsterdam du grand Jacques, puis du raï.

Toutes ces fenêtres ouvertes aux tours, un gosse qui me dit : "t'inquiète, si ça les dérangeait tant que ça, les volets seraient fermés".

La bouffe, P. qui ramène un putain de colmbo de poisson pour 100 personnes...

Des zikos gnawa, C. - handicapé pris en charge par la cité- rentre en transe sous le regard amusé et bienveillant des gosses.

Refaire mille fois le monde, tous ces débats qui ne trouveront jamais de réponses. La vie, la mort, tout ça...

Je repense à E., à sa lettre, à la Méditerrannée. Le programme de géo en prépa m'a appris que la Méditerrannée se définissait comme la zone où pousse l'olivier à l'état naturel. Truc magique que de définir un endroit par un arbre. Ces jours nanterriens où les oliviers...








ACTE III :

Salut-à-toi-Roger-des-Prés.

D. (de la mairie) qui m'engueule à mon arrivée. Rapport à la fête de quartier. Aucun lien. Rôle trouble de la municipalité sur la Khaïma, ou bien trop clair plutôt. Soutien d'opérette, rien de bien concret sinon des mots et un peu de matos, récupération maximale si ça marche, désengagement si ça foire, tout connement.

Ambiance un peu spé, l'attente, l'attente qu'il se passe quelque chosse, l'attente des gosses, l'attente de la bouffe, l'attente de la nuit, l'attente du spectacle, une sorte de vie qui se retient, en attendant...

Problèmes techniques (forcément que sinon c'est pas rigolo) avant le Khaled Kelkal. Pas de proj, pas de son, juste les deux comédiens en live qui jouent une interview donnée par Kelkal au Monde trois ans avant St Michel. Belle écoute, de l'attention, les gosses gravitent, se posent quelques instants, grapillent, repartent, draguoillent, rient, écoutent... Un barbu passe dans la nuit.

Rentré à 2 heures du mat', je prépare le CD pour la teuf disco de demain.






ACTE IV :

Salut-à-toi-Roger-des-Prés.

Last day, last words.

La chaleur, le monde dehors, le dernier jour, savoir que c'est le dernier jour, vouloir en profiter et se dire qu'il est déjà trop tard, qu'un bout de ça et de soi sont déjà partis, vouloir vivre qui empêche la vie.

Les gosses qui s'en foutent, chantent, dansent. S. avec son magique t-shirt "prends-moi, magazine des sexualités gay", ce qui fait hurler tous ses potes, lui qui s'en nevermind les bollocks.

Dernière bouffe, putain de tajine.

Titine, star locale du rap, balance son show, classieux, pêchu, fier, hardcore. Un DJ se ramène et enchaîne raï et pure funk, ça dansouille timidement, menace de descente de keufs que nous ne verrons jamais, on sort le champagne pour fêter la fin, Roger me demande où que j'ai foutu mon skeud des Bérus, un "salut à toi" entre les tours de la cité à 2 heures du mat', tout est consommé. Salut à la Khaïma.

Salut à toi, Roger des Prés...







(OST : Clash - Rock the casbah)

2 commentaires:

Anonyme a dit…

How la semaine est finie? et pourquoi je te vois jamais sur les photos? :)

ubifaciunt a dit…

ouaip' hélas...

et jamais de moi sur les photos ? ptêt passkeuh je tiens l'appareil, ptêt passkeuh internet n'est plus une zone libre, ptêt passkeuh tu connais déjà ma tête, ptêt pour tout ça et pour le reste aussi... ;-)