samedi, décembre 22, 2007

autofiction, dit-il...


Ce serait par une après-midi d'hiver d'un dimanche parigot. Ciel bleu, vent vif qui fouette et fait rougir le bout du tarin, odeur des marrons grillés et du vin chaud sur le parvis de Beaubourg.

La nuit précédente aurait été bien courte ; mélange d'impatience, d'excitation et d'angoisse que l'alcool n'aurait pas réussi à dissiper.

Il n'y aurait pas besoin de raconter le matin.

Planqué sous le sweat à capuche et l'écharpe, il aurait une fois de plus cherché à réhabiliter la cravate avec la crête de mohawk, dérisoire tentative d'avoir la classe par - 5°C.

A l'approche de l'heure, il aurait pris un dernier café, mis en ordre le paquet, et si jamais elle ne venait pas, et les mains qui moitissent malgré lui, et se sentir pas très bien, et regarder l'heure toutes les deux minutes, et putain que cette horloge n'avancerait pas vite.

Ce serait comme une apparition. Elle arriverait, simple, belle et évidente ; les mots manqueraient au début, et puis ils parleraient de Joe Dassin, d'Heidegger et d'Emma Goldman...

La suite resterait à écrire.





(OST : la BO d'In the mood for love irait très bien avec la tof du merveilleux Tony Leung au dessus...)

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Mmh, qu'ont-ils pu dire de Heidegger ? ...

ubifaciunt a dit…

oh des histoires de Dasein et autres joyeusetés, l'être de l'étant tout ça...

(je maîtrise carrément plus Joe Dassin en fait)

Anonyme a dit…

...qu'il est des chemins qui mènent quelque part.

ubifaciunt a dit…

"Nel mezzo del cammin di nostra vita
Mi ritrovai per una selva oscura
Ché la diritta via era smarrita"


Et c'est tant mieux...