mardi, octobre 14, 2008

nach Berlin, fuck Berlin ! (vol. VII)

Last days, last nights.

Refaire une dernière fois la bouffe pour le même résultat, sauf que la punkette qui jette sur le canap' une côtelette saignante pour son clébard, sauf que ceux qui viennent dire "trop d'oeufs" alors qu'on prépare une omelette pour 35 personnes, sauf que la soupe à l'oignons et la craie sur l'ardoise pour marquer le menu du soir, et toujours pour les vegans, et toujours les bougies et les serviettes.



Le mix de la soirée est prêt. Fin chauds pour danser, certain-e-s se sont barré-es à d'autres occupations, je tiens la chaîne et le mp3. Ca se succède à donf' et à gogo de tous les méga-tubes de l'international que si tu danses pas c'est que t'es soit paralytique soit abruti. A peine si ça se trémousse sur Depeche Mode. A peine si un gars hoche la tête au son de Billie Jean. Du coup, je vanne à fond en balançant Antifa Hooligans (come on, come on !!!) et Schnappi. Pas plus de réaction.

Une dernière Sterni pour l'illusion.

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Dernier jour et les adieux avec nos z'hôtes.

Ca se languit avec le N. et la C., tournée de bières, les mots qui semblent dégueuler de nos bouches, même si Berlin et toussa, cette joie de passer trois semaines ensemble, cette joie de pouvoir se voir à chaque instant, cette joie du débat et du partage. Maudits Français. Sacrés amis. Hasta pronto, companer@s.

Même pas envie de saluer les gens du squatt. Trois semaines de "vie commune", pas grand chose de partagé, la larme à l'oeil en quittant le C. et même pas envie de saluer ce sketch. La libération de la fin. La joie de la gare et du train de nuit. Demain, Paris. On s'ouvre une boutanche de blanc pour fêter ça.

Une nuit merveilleuse dans le train où on a plus tchatché en neuf heures avec des gens qu'en trois semaines allemandes...

Big up à Robert, le facteur de près de Gap, un vrai beau gars de cinquante berges attaché au service public dur comme le fer de son vélo jaune, à Tymo, le géorgien rigolo de Tbilissi qui a peur de trop aimer Paris et de pas vouloir rentrer à Berlin, à la Pauline qui désespère dans sa cantine allemande, au suédois engoncé dans son sourire timide et solitaire, au camarade nantais qui croyait que Berlin...

On a vidé le stock de blanc du wagon bar avec une furie qui n'excluait pas une certaine méthode.

On a causé en veux-tu en voilà jusqu'à pas d'heure en déjouant les pièges du sombre-cerbère-ausweiss-schnell-raus qui nous aurait pendu sur une odeur de clope.

C'était beau, les amis du train.

On a retrouvé la douceur du matin à Paris, feuilles mortes, café, et le serveur en tablier blanc qui te balance sa vanne comme si de rien n'était, le métro puis la rue d'Avron qui se réveille peu à peu, la rue d'Avron qui reste à tout jamais la plus belle rue de Paris, puis la rue de Paris à Montreuil (qui elle, n'est pas la plus belle rue d'Avron -humpffff, désolé...-).




(Thib', elle est pour toi, celle-là !)



(ouh ouh ouh, stayin' alive...)



(pas mieux)












Mais les enfants ce sont les mêmes... Barbara chante Gottingen, en allemand, bitte !






("les enfants, ça sert à rien, faut les brûler, comme au Brésil" : merci au Thib' pour cette tof au Flohmarkt de Prenzlauerberg -et les Roumains aussi-)

4 commentaires:

Anonyme a dit…

" J’étais à Paris, et il y a deux choses que j’ai découvertes en France. Ce que signifie manger. Et ce que signifie écrire. Avant de venir en France, je mangeais comme un animal. Parce que ma mère, jamais elle ne nous a expliqué : à midi, on va manger ça et ça. Jamais je n’ai entendu un commentaire disant : ça c’est bon, et ça c’est mauvais. On mangeait, c’est tout. Ma famille n’était pas absolument pauvre, loin de là, mais on considérait que l’acte de manger ne participait pas de la civilisation. Encore que je ne vienne pas d’un peuple civilisé, mais enfin, le problème était là. On n’en est pas là. Mais voilà ce qui se passait : quand je suis arrivé à Paris, j’ai débarqué dans un petit hôtel du quartier Latin. Et je descendais tous les matins pour téléphoner en bas, et je me rappelle, tout au début, j’entends la patronne, son mari et leurs fils discuter : « Maman, qu’est-ce qu’on va manger à midi ? » C’est vrai, pendant une demi-heure ils élaborent tout un truc. Moi, je pensais qu’ils avaient des invités. Ca s’est répété deux ou trois fois, et finalement indéfiniment, puis je me suis dit : « Eh bien, manger c’est donc un acte intellectuel. Ca fait partie vraiment de la civilisation. » Et je commençais quand je mangeais, à faire des commentaires : « C’est bon. » Je commençais à manger de façon consciente.

Eh bien, c’est la même chose qui s’est passée avec l’écriture. (…) En France, j’ai compris que l’acte d’écrire participe vraiment de la civilisation, comme la boustifaille. "

Cioran, dans un entretien avec Léo Gillet, en 1982.

ubifaciunt a dit…

T'as pile-poil tapé dans le mille, Emil !

el rubab a dit…

t'as vu Ubi, Tardi ressort quelque chose sur 14. une série de bd sous format journal à 2,50 € l'unité; j'ai attrapé les deux premiers cet après-midi (1914 et 1915), les autres sont prévus, un par mois. j'ai pas encore lu, mais comme il en est pas à son coup d'essai je me fais pas trop de soucis sur la qualité...

ubifaciunt a dit…

Oui, oui, j'ai vu ça à ma librairie préférée, j'attendais d'être plus en fonds, mais ça sera réglé (et un beau hors-série du Monde aussi sorti aujourd'hui !)