Jeudi, je décide de me payer à pied la ballade royale dans la grösse Stadt. De Karl Marx Allee à Potsdamerplatz en passant par l'Alexanderplatz et la Brandburger Tor. L'Histoire, sur 13 kilomètres.
Et, là encore, la déception. Presque pas envie de prendre des tofs. Seul le mémorial pour les victimes de l'Holocauste trouve émotion et grâce à mes yeux. La Fernsehturm, toujours aussi impressionnante, commence à surjouer un peu. Alexplatz est sans doute ce que j'ai vu de plus hideux au monde. Les tilleuls d'Unter den Linden ne bucolisent plus depuis longtemps ; quant à la Brandburger Tor, ben le quadrige y pue de la gueule de viser autant le soleil caché sous les nuages. Et il ferait bien de prendre des cours avec Icare pour avoir un peu plus la classe. Potsdamer dégueule l'ode au fric de tous les côtés. Mieux vaut retourner à F'Hain et à son spectacle de la contestation.
Boxhagener Platz, rectangle parfait, squatts, bars et pelouse au milieu. Mères et enfants, zonards qui grattouillent et tapouillent guitares et djembés, punks qui lisent en prenant l'air. Et partout l'apéro à la Sterni, qui est à cette ville ce que la Jupiler est à la Wallonie (soupir). Le côté décadent ne choque personne et fait partie du décor. La ville qui croit être à l'avant-garde alors qu'elle est, comme toutes les autres, bouffée par les clichés. Et qu'il ne suffit pas d'avoir douze tatouages et deux fois plus de piercings pour pouvoir se targuer de changer le monde. Je deviens vieux et con. A Berlin. A 30 ans. C'est la classe.
Retour à Rigaer avec une caisse de Sterni. La nuit tombe tôt, le froid aussi. On bouffe. Et là, c'est le drame. Blam-blam-blam. Les Allemands mangent pour ne plus avoir faim et vraiment pas pour manger. Silence ahurissant pendant le repas. Drôle de ville.
Take your time, Ubi, peut-être est-ce une de ces villes qui ne se découvrent pas subitement, comme ces putes de la Méditerranée ou de la Mer du Nord. J'en doute. Une dernière Sterni. Au pieu. Je doute.
un peu de déconstruction, semblerait-il (la seule que j'ai vue, cela dit)
hu hu, antimilitarisme allemand toussa
pffff, fuckin' Tor, pas agressif comme lieu
le mémorial, en revanche...
...c'est vraiment un très joli endroit
la Tranche de vie Bérangère reprise par le Hubert-Félix envoie foutrement plus qu'une ville dont je cherche la dérive. Let's go to Saint-Martin !!!
dimanche, septembre 28, 2008
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10 commentaires:
Quitte à encore vous faire chier, je trouve que Berlin était déjà bien assez moche comme ça avant qu'en plus ces messieurs n'exigent leur "Mahnmal" rien qu'à eux (comme si le Mausolée du déporté inconnu n'était pas suffisant). L'architecture du Musée Juif est bien plus incisive et provoquante que ce machin dont même Helmut Schmidt avait déjà tout dit, même si ce sont plutôt les campeurs canadiens qui posent problème....
Déjà vieux con à trente ans ? Pauvre chou, y'a pas d'âge pour ça, je te rassure : ça fait longtemps que tu l'es...
T'es sympa cinq minutes mais tu risques de ne pas m'amuser longtemps.
Avant que je ne fasse usage de macensure germano-soviétique (ou goulaguo-nazie si tu préfères), que les choses soient claires :
Soit tu t'inventes un pseudo et comme ça c'est déjà plus facile de personnaliser le débat (si tant est que ce soit possible vu la qualité de tes interventions), soit tu mets un semblant de deuxième degré et de profondeur dans tes interventions.
Passkeuh, bon, chuis sympa tant que tu veux, mais la gratuite insulte ridicule (on se connait -cf ton deuxième message- ? t'as les boules de te dévoiler ???), ça ne passe pas ici.
Alles klar ?
Dont acte.
Bon retour, ubi.
T'es pas trop bien entouré, là, dis...
Bon, alors je suis bien l'anonyme du premier post, et effectivement j'aurais dû prendre un pseudo vu qu'un deuxième zozo vous a insulté et que vous croyez que c'est moi -au passage je trouve l'attaque très basse et je comprends que vous y réagissiez vivement.
Soit dit en passant, je note que ladite insulte gratuite tombe vraiment à pic (elle n'aurait pas été proférée qu'il aurait fallu l'inventer, s'entend).
Mais relisons je vous prie:
"Seul le mémorial pour les victimes de l'Holocauste trouve émotion et grâce à mes yeux. La Fernsehturm, toujours aussi impressionnante, commence à surjouer un peu. Alexplatz est sans doute ce que j'ai vu de plus hideux au monde. Les tilleuls d'Unter den Linden ne bucolisent plus depuis longtemps ; quant à la Brandburger Tor, ben le quadrige y pue de la gueule de viser autant le soleil caché sous les nuages. Et il ferait bien de prendre des cours avec Icare pour avoir un peu plus la classe. Potsdamer dégueule l'ode au fric de tous les côtés."
Ce long rappel pour remarquer qu'en matière de qualité, esprit et profondeur, mes commentaires valent largement certains passages des billets qui les ont inspirés.
D'ailleurs je persiste dans mon opinion que le Mahnmal est inutile (il y a déjà des monuments destinés à la mémoire de la Shoa dans la ville, et encore au moins un projet en cours), stigmatisateur pour les générations à venir (afin que la "seule démocratie du Proche-Orient" perçoive encore trèèès longtemps après la mort des derniers survivants et des derniers bourreaux un tribut qui servira ses hautes oeuvres) et esthétiquement digne de Daniel Buren (chacun ses goûts certes, mais pas à 28 millions d'Euros). Il y aurait peut-être là matière à débattre, à moins que ce qui précède me classe dans la catégorie des gens avec lesquels on ne parle pas.
Eh puis vous savez, le "second degré" (encore un beau mot fourre-tout), vu le genre d'injures qu'il permet de légitimer, pourrait être invoqué par celui qui vous a insulté -et que je ne suis pas.
Alors usez, si vous le voulez, de votre censure qui, au point où nous en sommes, a plus de chances de concerner mon présent commentaire que celui qui vous attaque d'une façon bête et méchante. Quant à me dévoiler: vous seriez prêt à revenir à Nancy rien que pour ma pomme? Auquel cas je ne suis pas du genre à me défiler.
@ le charlot : Désolé pour la confusion et l'amalgame avec l'autre zozo mais j'étais effectivement perdu dans la marée d'anonymes...
De fait, je ne vois pas en quoi la censure pourrait concerner ce commentaire qui, même si nous sommes en désaccord sur la qualité esthétique du mémorial, ne peut qu'apporter un angle du vue différent sur le dit monument.
Je ne trouve aucunement dans ce lieu une quelconque affirmation israélienne mais bien plus une possibilité symbolique au coeur de la ville de se souvenir de la réalité du génocide.
Quand bien même la Mémoire ne se décrétera jamais, il n'empêche que cette trace m'a émue (enfin des courbes et des ruelles dans cette ville).
Quant à revenir à Nancy, ben oui ça m'arrive quelquefois, encore faudrait-il savoir pour y rencontrer qui...
"Je ne trouve aucunement dans ce lieu une quelconque affirmation israélienne mais bien plus une possibilité symbolique au coeur de la ville de se souvenir de la réalité du génocide."
Doublement en désaccord sur ce paragraphe:
1)L'érection d'un monument -surtout de nos jours- a toujours un objectif politique, et quand je lis les noms de la clique qui a défendu celui-ci (au hasard Bubis, Wiesel, BHL...) avec des campagnes assez virulentes et malhonnêtes, je me permets de considérer ce mémorial comme un peu plus qu'un innocent "monument aux morts".
2)La réalité du génocide n'est pas contestée en Allemagne, ni même la responsabilité allemande (ils ont même déplacé leur fête nationale pour consacrer le 9 Novembre à la Nuit de Cristal), mais plutôt le degré allégué d'implication de la population dans le génocide (on fera, toute proportion gardée, le rapprochement avec le degré d'implication de la population française dans certaines politiques). Les Polonais, à titre de comparaison, n'ont initialement gardé Auschwitz que comme symbole de la souffrance polonaise -et ont fait relativement peu de cas des pogroms survenus chez eux après l'occupation (Kielce par exemple); c'est plutôt là-bas qu'il faudrait expliquer la réalité du génocide au bon peuple. Et il y a d'autres génocides bien réels et tout aussi abjects qui ne font pas tant frémir dans nos chaumières, quand ils ne sont pas justifiés par l'historiographie des nations responsables (Holodomor, Vendée, Arménie... pour ne citer que les plus connus ou les plus impressionnants).
Pour le coup des ruelles, vous êtes un petit coquin, mais vous avez raison.
Un génocide vendéen ???
Ha ha ha...
Dommage que Philippe de V. n'y soit pas passé alors.
Plus sérieusement -outre le côté totalement ridicule de cette tendance historiographique que les camarades Martin et Vovelle ont taillé en autant de pièces que le visage de La Rochejacquelin à sa mort- en bon membre des colonnes infernales que j'aurais aimé être, je crois moins aux méthodes génocidaires d'extermination républicaines de 1794 qu'à la salutaire vertu d'un coup de baïonnette dans le cul des Chouans.
Passkeuh bon, les chambres à gaz à Nantes, j'en ai pas beaucoup vues et jusqu'à preuve du contraire, personne d'un tant soit peu sensé ne parle du génocide du Paris ouvrier de mai 1871, toute volonté d'extermination du peuple qu'il y ait eu par ces enflures de Versaillais.
Certains perdants ont au moins la noblesse de la défaite.
On a les guerres civiles qu'on mérite, mon cher.
Le génocide en Vendée me semble n'avoir aucune caractéristique d'un génocide.
Massacres, "crimes de guerre" (guillemets pour l'anachronisme), et règne de l'arbitraire, oui.
Génocide, non. Il s'agit juste d'être techniquement au point avec les termes.
Un peu comme les tenants Lorrains et relativement ahuris d'un "génocide" des dits Lorrains par les Français à La Mothe...
Pour le reste des commentaires.... affrontement de points de vue, pas idiots. Loin de là.
Pas encore débarassé de moi, désolé.
Perso je n'ai pas de sympathie particulière pour les Chouans, ni pour notre marquis se voulant roi-président. J'ai peut-être (j'ai bien dit peut-être) effectivement parlé un peu vite en parlant de génocide vendéen, quant aux chambres à gaz de Nantes et autres chaudrons de saponification ou tannages massifs de peau humaine, je pense que ces messieurs ont récupéré certains on-dits sur la Shoa qui n'ont pu être ni démentis ni affirmés (je parle du cuir et du savon humains).
@Dadu Jones:
Mais en tant que Lorrain j'ignorais qu'il y avait des idiots chez moi qui parlaient d'un génocide lorrain, ce que je me permets de contester (laissez-moi deviner, JM Cuny est dans le coup!). Richelieu a fait la même chose en Lorraine qu'à La Rochelle, ni plus ni moins. Quant aux soudards, ce n'est pas ce qui a manqué pendant la guerre de Trente Ans (les gravures de Jacques Callot sont plus parlantes et plus intéressantes que tout ce que je pourrais dire sur le sujet).
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