dimanche, juillet 15, 2007

mes z'ami-e-s, mes z'amours, mes z'emmerdes...




Vagin en devenir

Quand les mecs modernes se sont mis à détrôner les mecs en chemisette, me fourrer l’intérieur de leur tendresse dégoulinante, petit goût d’humanité rejetée, serrant du vagin la petite modernité, je me suis assise sur les nouveaux hommes, salivant de ma langue contre leur dent, leur fesse, leur sexe, leur gland, tendresse des peaux dégueulasses, quand l’amour s’est planté de carrefour, loin derrière mes ébats sensuels, il avait une collection de chemisettes, des t-shirts troués, un gros ventre, des cheveux décimés, une voix d’homme, il était plutôt laid et con, je crois, je trouve.

J’ai pensé aux nouilles chinoises goût poulet qu’il n’avait pas noté, dont je me foutais, tu m’as dit que ce n’était pas important, qu’avec la grippe aviaire, c'était même plutôt bien, que l’on ne le préciserait pas, qu’il fallait que je sois moins froide, plus distante, plus accueillante, moins souriante, plus gentille, moins agréable, ou moins agréable mais plus gentille.

J’ai eu envie de baiser avec un type joli, je ne baise pas, jamais, je n’aime pas la baise, j’avais quand même envie de baiser, en pensant à lui, aux vieux, qui ne viendront jamais. Je les ai trouvé mielleux, minables, chiants et minables. J’ai voulu Hank, fort très fort, un enculé de dégueulasse touchant d’humanité foudroyante, j’ai frissonné de désirs et d’angoisses, ravalé les larmes des yeux, profité des derniers frissons saccadés du cou, des épaules, serré mon entrejambe, fait une grimace, Hank est mort, je n’ai pas de gros cul, ni de gros seins, je n’ai pas de futur et c’est ça qu’est bien.

Il y a Iggy bientôt, seule au milieu des gens, une petite bière, un show, Iggy se cassera, moi aussi, l’échéance du bientôt fini me casse tes couilles baby.

Je frissonne encore, de ces frissons timides, balançant la nuque de petits mouvements saccadés, je suis fatiguée, pas envie de me masturber, me tripoter les lèvres moches d’en bas, il disait toutes les chattes ne se ressemblent pas, il y en a des monstrueuses, parle m’en encore, il reste du whisky, le voiture ne nous tuera pas ce soir, trompe la encore une fois.

Les autres parlent des vagins déformés, et tu sembles si choqué, est-il plus gros, plus élastique, sens-tu encore un truc, est-ce une autoroute, ça fait quoi de baiser un vagin comme ça… Je souris de te voir si con devant si peu de choses. Peut-être que c’est grave, il y en a que j’ai connu qui ont rougi sur la résonance d’une sodomie parlée, comme si l’ordurier et l’infamie s’étaient mis à régner. Nous ne baisions pas, nous parlions donc beaucoup, ne croyant pas au silence.

On baisait souvent dans la voiture plantée au bord d’un lac moisi collé à une zone industrielle fantôme, collés aux pêcheurs nocturnes, aux jeunes racailles de campagne, aux arbres taggés de couteaux amoureux, baiser dans la voiture vite et mal, Slayer en fond, la bière collée aux lèvres, au cœur. C’était nul mais j’aimais bien, la picolle, nos baises trop froides, la vie amoureuse de nos jeunesses.

Les ballades post-coïtales des nuits qui sentent un peu.



(merci à elle pour le texte...
OST : Christophe - les Marionnettes)

Aucun commentaire: